DeborahBete

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Special Ops: Lioness - Saison 2 : Quand la Lionne perd ses griffes

La saison 1 de Special Ops: Lioness nous avait laissé sur une note euphorique. Une série à la croisee des chemins entre un thriller haletant et une introspection brute des sacrifices qu’exigent les opérations spéciales. Zoe Saldaña était magistrale dans le rôle de Joe, une cheffe implacable mais humaine, et la dynamique entre elle et Cruz (Laysla De Oliveira) nous tenait en haleine. Bref, la saison 1 était une réussite. Mais voilà, les bonnes choses ont une fin, et visiblement, les idées aussi.

Le démarrage poussif de la saison 2

Après une première saison éclatante, la saison 2 commence par… un épisode d’exposition à rallonge. Joe revient, mais semble être devenue l’ombre d’elle-même. On la retrouve entre deux missions, noyée dans des problèmes personnels à peine explorés, et prétendument hantée par ses choix passés. Pourtant, l’écriture est si peu subtile qu’on dirait un mélodrame à bas budget.

Cruz, autrefois complexe et fascinante, est reléguée à un rôle fonctionnel. Le tandem qui était le cœur de la série est maintenant éclipsé par une multitude de nouveaux personnages sans saveur. Parmi eux, un jeune analyste en manque d’égo (et de charisme), un commandant cliché au possible, et une antagoniste tellement caricaturale qu’on s’attend à la voir ricaner comme une vilaine de dessin animé.

On pouvait s’attendre à ce que le retour de Joe soit marqué par des enjeux émotionnels et professionnels plus profonds. Au lieu de cela, nous sommes plongés dans des dialogues insipides qui déroulent les informations comme un manuel d’instructions. L’action, quant à elle, est reléguée à l’arrière-plan, avec une réalisation qui manque cruellement de souffle épique.

Une intrigue qui part dans tous les sens

Si la saison 1 était une exploration réussie de l’infiltration et des sacrifices qu’elle impose, la saison 2 semble vouloir raconter trop d’histoires à la fois, et aucune ne tient vraiment debout. Entre une mission en Afghanistan qui vire au réchauffé hollywoodien, une enquête sur des hackers russes (parce que pourquoi pas ?) et une sous-intrigue sentimentale aussi plate qu’incongrue, on finit par se demander si les scénaristes avaient une idée directrice. Spoiler : ce n’est pas le cas.

Prenons l’exemple de l’épisode 3, où l’équipe de Joe est envoyée pour surveiller une transaction suspecte entre des trafiquants d’armes. L’action aurait pu être tendue, mais le montage maladroit et les dialogues clichés ruinent tout suspense. À cela s’ajoute une scène inutile où Cruz tente maladroitement d’établir un lien avec un contact local, scène qui n’apporte rien à l’intrigue principale.

Les incohérences s'accumulent

Pourquoi Joe, une stratège aguerrie, prend-elle des décisions aussi absurdes cette saison ? Pourquoi Cruz semble-t-elle tout à coup oublier tout ce qu’elle a appris ? Pourquoi ces sous-intrigues inutiles prennent-elles autant de place ? Et surtout, pourquoi est-ce que tout cela semble être traité avec autant de superficialité ?

Un moment particulier illustre parfaitement ces incohérences : l’épisode 4, où l’équipe se retrouve coincée dans une embuscade prévisible à des kilomètres. Joe, qui détectait autrefois le danger avec une précision laser, tombe dans le panneau comme une débutante. C’est à la fois frustrant et insultant pour les fans de la série.

Dans une autre scène, Cruz décide de confronter directement un suspect au lieu de suivre les procédures d’infiltration. Cette impulsivité n’est pas seulement hors de caractère, elle met également en péril l’entire mission. On en vient à se demander si les personnages agissent selon leur personnalité ou simplement pour servir un scénario bancal.

Une succession de clichés

Entre les dialogues dignes d’une mauvaise fanfiction (“Je fais ça pour le bien de l’humanité”… vraiment ?), les scènes d’action recyclées et les personnages secondaires stéréotypés, Special Ops: Lioness saison 2 est une masterclass dans l’art de transformer une série prometteuse en un feuilleton oubliable.

La tentative d’élargir l’univers de la série tombe à plat, et les moments émotionnels qui étaient la force de la première saison se transforment en scènes forcées qui suscitent davantage de ricanements que de larmes.

Prenons par exemple le personnage de Lena, un nouveau membre de l’équipe introduit comme une "experte" des opérations de terrain. Malheureusement, son personnage n’est rien de plus qu’une caricature. Elle est présentée comme une dure à cuire, mais ses dialogues surjoués et ses actions incohérentes la rendent risible. À chaque apparition, elle semble être là uniquement pour délivrer des répliques clichées et provoquer des conflits artificiels.

Une action sans éclat

L’un des plus grands défauts de cette saison est l’action, autrefois un point fort de la série. Les scènes de combat sont mal chorégraphiées et manquent d’impact. Les rares moments d’adrénaline sont rapidement étouffés par des choix de réalisation discutables, comme des ralentis inutiles ou une musique dramatique mal placée.

Pourquoi vous devriez éviter cette saison

En bref, si vous avez aimé la première saison, évitez de regarder cette deuxième. Elle ne fait que ternir le souvenir d’une série qui avait pourtant brillé par sa qualité. Les lenteurs du script, les incohérences flagrantes et la saturation de clichés en font une véritable déception.

Taylor Sheridan, peut-être que parfois, il vaut mieux s’arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

Alors, pour cette saison 2, mon conseil : passez votre chemin. Allez revoir la saison 1 ou, mieux encore, cherchez une autre série qui ne vous fera pas regretter chaque minute passée devant l’écran. Special Ops: Lioness était une lionne redoutable… jusqu’à ce qu’elle devienne un chaton ronronnant dans les clichés.

Et si vous avez déjà subi cette saison, courage. On est ensemble dans cette jungle déçevante.